Stage costume T.III mars 2021 (CR et images)


 Après le stage tissu, puis un stage création de costumes, Valérie Berthelot a encadré ce troisième stage (mars 2021)

Dimanche 28 mars, malgré les conditions draconiennes imposées par la pandémie, le stage est maintenu avec les respects d’usage, masques et distances respectées. Douze participants profitent de cette opportunité qui devient rare !


Echauffement

On débute par le traditionnel jeu des prénoms , car tous les présents ne se connaissent pas encore ! lancer de balle à quelqu’un en projetant son prénom, puis en prononçant le prénom du destinataire puis, plus compliqué, en adressant au destinataire le prénom de celui à qui on veut qu’il envoie la balle ! 


Entrée en matière dans le costume

Les participants se déplacent dans l’espace en occupant tout le plateau, lorsque quelqu’un s’arrête tous s’arrêtent et lorsque quelqu’un repart, tous se mettent de nouveau en mouvement/ mais Valérie nous propose alors une première découverte du costume avec la consigne suivante : à chaque arrêt, chacun modifie un élément de ses propres vêtements : une chaussette enlevée, un pull, une manche ou une jambe de pantalon relevée … On voit ainsi de nouveaux personnages naître peu à peu, des postures se modifier, un monde imaginaire jaillir sur scène. Et tout ça, sans apport d’éléments extérieurs. 


Un élément et tout est transformé

La consigne suivante demande à chacun de choisir une paire de gants ou de chaussettes de couleurs à partir desquels il devra jouer un animal. Il sort alors des coulisses et traverse le plateau en diagonale. Et c’est tout un zoo qui défile : un singe avec sa banane jaune, un cocker fou aux longues oreilles, une grenouille, une otarie aux nageoires bleues, un dindon, une poule… et c’est toute une basse-cour que Valérie fait jouer en fin de passages !  Un seul élément de costume et tout un monde animal est créé.


















L'usage du costumier
Une chaîne est créée, du costumier, tout en haut du théâtre, à la scène et l’on se passe, en musique, tous les costumes et accessoires possibles qu’on entasse au milieu du plateau. Ces élément sont ensuite triés, mis en tas selon leur couleur dominante. Par groupes de trois ou quatre, on tire au sort deux papiers sur lesquels sont inscrits deux états différents. Il s’agit alors de trouver une couleur traduisant chacun de ces états et de choisir des costumes correspondants. Les acteurs devront exprimer un premier état puis retirer à vue le premier costume, découvrant ainsi le second et de jouer le nouvel état. La consigne semble confuse ? Les images vont nous aider à comprendre.

1- Amour et joie d’abord associés au rouge et au rose

Puis dans un rejeu, le groupe a choisi des couleurs plus contrastées : jaune et rose



2- Orgueil et peur : rouge et bleu. 

Il faut chercher à tirer le maximum du costume, de la couleur mais aussi de la matière, prendre le temps de faire apparaître le nouveau vêtement, utiliser la capuche en entier. le tissu peu à peu cache le corps entier, la peau s’efface. Le tissu rouge disparaît, les oripeaux de l’orgueil tombent. Lorsque la peur nait, le gilet s’ouvre, comme une nécessité de la cage thoracique, on ressent le besoin de respiration, l’orgueil vit en apnée !

Le Kway en nylon provoque un bruit. On pourrait croire que la peur même est provoquée par le bruit du Kway. Penser à équiper son costumier de capes Kway de différentes couleurs, elles sont faciles à sculpter.






3-Tristesse et colère : noir et rouge. 

L’entrée en scène évoque un enterrement. Il serait possible d’ajouter un son, (pleureuses, sanglots ? puis respirations). Le moindre écart se remarque , le bout de tissu rouge qui dépasse, les chaussettes roses ou les baskets dorées ! Les chairs alors deviennent aussi costumes, il vaut mieux mettre les mains dans les poches. La matière rigide des imperméables noirs peut aussi être utilisée et accentuer les respirations avec les épaules qui bougent, même de dos. 

Il faut laisser sa part de jeu au costume, sinon il n’est qu’un simple déguisement !

Au début, prendre le temps, épurer les gestes, laisser le vêtement exister, trouver une adéquation intérieure, prendre le temps de se sentir, être dans la sensation plutôt que de chercher à se voir. 





Les collants, une révélation !

Par groupes de deux ou trois, les joueurs doivent choisir des collants de deux couleurs  et proposer des scènes à deux personnages en passant d’une couleur à l’autre et en jouant de toutes les possibilités offertes par cet élément de costume.


1- Du monstre… aux perruques

Comment créer un troisième personnage à partir de deux acteurs ? Une jambe de chaque acteur dans un même collant et deux bras dans l’autre collant, les deux autres étant cachés. Chaque acteur enlève le collant sur la jambe de l’autre puis s’enturbanne les cheveux et se fait des nattes ou des couettes. Chacun prend le temps de sentir ce qu’il donne à voir. 

Prolongements : créer des perruques en collants même pour des garçons pour éviter un réalisme sans intérêt. 


2- Echanges de cerveaux ? 

Mélange de têtes, de bras, de cerveaux, de personnalités… ou deux être en miroir ?

Penser à des couleurs peut-être plus tranchantes sur fond noir. Travailler la dissociation des parties du corps, haut/bas. en prendre conscience. 


3- Désirs de séparation ? icebergs à la dérive ? 

Mouvement d’écartement et de rapprochement seulement esquissé. On aurait aimé voir un mouvement de décollement plus marqué, plus tendu et un retour plus fort exprimant peut-être l’impossible séparation de cette gémellité. 

Les gestes sont comme des mots. Le mouvement est dit comme un texte. Il faut encore prendre le temps sur un arrêt de ressentir la nécessité du dire ou du faire. On écrit des choses dans l’espace. 






4- La tête et les jambes

Autres mouvements de tensions. Mais aucun ennui à voir se tendre, se détendre, se dérouler les collants.

Et avec des collants, on peut même créer les décors : une porte, une maison… 

Décor-costumes-des corps


 

Des créations progressives

Chacun choisit trois éléments de costume qu’il dépose dans diverses coulisses. Il traverse successivement le plateau d’une coulisse à l’autre manifestant ainsi un habillage progressif;

Les visions du personnage évoluent, se construisent mais dans un ordre inhabituel (on commence parfois par le chapeau) et avec des surprises comme le sac d’enfant qui arrive au dernier passage  sur le dos du baroudeur en tenue kaki, ou encore la mariée qui marche sur le bas de sa robe et s’étale dans les coulisses !

On imagine un moment du jour, le matin, un déplacent dehors, un château, une rue citadine, un adolescent… parfois une unité surgit, inattendue comme cet univers presque tchékhovien ! 


Quel costumes pour nos projets ? 

A partir d’un bref extrait, on essaie de définir un univers et les costumes qui vont le créer. 


Ados, voyage en terre inconnue :

Un animateur télé propose à des adultes un voyage de rêve : Asie ? Afrique ? non, dans le monde inconnu de l’adolescence !

Comment créer le contraste entre l’univers des ados et celui des adultes ?

Coca life Martin

Histoire et voyage de la petite cannette rouge et blanche. Choix de jouer les camionneurs (uniforme et casquette rouge) puis les passagers du métro qui vont se servir au distributeur (veste, attaché case) et pour finir la cannette elle-même est symbolisée par la casquette rouge qui devient la dernière goutte de coca qui tombe par terre. 

Les personnages de camionneurs ne doivent pas être joués de façon réaliste mais plutôt comme des personnages de playmobil. Les sortie des coulisses peuvent être successives pour l’arrivée dans le métro. 


L’amour c’est comme les pommes, scène de la peur

Comment montrer les peurs cauchemardesques du personnage ? Les joueurs peuvent se construire une allure de monstre avec les collants et jouer avec leur élasticité pour crée une sorte de toile d’araignée qui vient enfermer le jeune garçon. Celui-ci peut essayer de s’enfuir mais la toile le retient. Les élèves peuvent être nombreux à jouer les monstres et constituer une monstrueuse toile d’araignée de multiples couleurs. 

La princesse aux joues rouges

Comment montrer un roi laid ? En l’habillant comme s’il imitait le roi beau, mais avec du plastique, du déchet…



On repart avec des idées de création de costumier : des éléments simples comme des Kways, des collants, des chaussettes ou des gants, de couleurs et de textures multiples. Et peut-être peut-on penser à introduire les éléments de costumes très tôt dans le spectacle car ils peuvent être des supports de jeu, des déclencheurs d’imaginaires et si l’on prend le temps de les apprivoiser ils peuvent donner à voir des personnages inattendus. Merci encore Valérie.